LES INSCRIPTIONS ETEOCHYPRIOTES I. â LES PIERRES D'AMATHONTE ET LEUR SITUATION ACTUELLE
PAR
OLIVIER MASSON (PL XV-XVIII)
On sait que les inscriptions appelées communément étéochypriotes â écrites à l'aide de caractères chypriotes syllabiques, mais dans une langue inconnue â sont encore très peu nombreuses (1).
La plupart des documents proviennent du site antique d'Amathonte. A vrai dire, cette origine n'est pas assurée de façon certaine pour les inscriptions 1 et 2, qui ont été connues les premières grâce à Richard Meister (2). A l'Ashmolean Museum d'Oxford, où elles sont conservées (inventaire inscr. 119 et 118), on ne sait rien sur leur provenance, et seul E. Sittig, se fondant sur le témoignage de Jasonidis, a affirmé qu'elles venaient d'Amathonte (3).
En revanche, nous savons de source sûre que les inscriptions 3, 4 et 5 ont été découvertes à Amathonte. La dernière citée, qui comporte un texte étéo- chypriote et un texte grec correspondant, provient de l'acropole de la ville;
(*) Les inscriptions sont citées avec la numérotation de J. Friedrich, Kleinasiatische Sprachdenkmà ler, Berlin 1932, pp. 50 et s. Une bonne bibliographie figure au début de l'article de M. T. B. Jones, « Notes on the Eteocypriote inscriptions », Amer. Journ. Phil., 71 (1950), pp. 401-407.
(2) « Kyprische Syllabarinschrii'ten in nicht- griechischer Sprache », Sitzber. Preuss. Akad. Wiss., 1911, pp. 166-169; assez bonnes reproductions pi. I, après la p. 170; de nouvelles photographies des inscriptions 2 et 2 sont
données ici (pi. XVIII, 1 et 2).
(3) E. Sittig, « Zur neu gei'undenen kypris- chen Sprache », Zeitschr. f. vergl. Sprachf., 52 (1924), p. 194. D'ailleurs, on doit maintenant admettre que des inscriptions étéochypriotes peuvent être découvertes en d'autres sites qu'Amathonte : au Congrès d'Ãpigraphie de Paris, le 18 avril 1952, M. T. B. Mitford a annoncé qu'il avait trouvé dans ses fouilles récentes de Kouklia (Palaepaphos) un certain nombre d'inscriptions apparemment étéochypriotes.