Revenus au pouvoir en 2016, les marxistes du Kerala affichent des résultats brillants en matière de sécurité, d'éducation et de santé. Mais leur succès trouve ses racines dans l'histoire d'un territoire qui, depuis le XIXe siècle, a toujours été un peu à part. Premier volet de notre reportage.
TrivandrumTrivandrum (Inde), de notre envoyé spécial.- Les ventilateurs tournent à plein régime et sous le grand toit de tôle du panchayat, le bâtiment de trois étages qui abrite le conseil municipal de Karavaram, il faut tendre l'oreille pour arriver à suivre la réunion. Par les ouvertures, on distingue, vibrant sous l'effet des premières chaleurs de février, les alignements d'hévéas, dont est tiré le caoutchouc qui vaut à la région d'être surnommée « le pays du latex ». Dans les rues alentour, poussiéreuses, les régimes de bananes pendent aux devantures des petits commerces et les murs, exposés à un soleil de printemps déjà ardent, arborent le marteau et la faucille, en alternance avec des portraits du « Che ».