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Championnat de France de football 1933-1934

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Championnat de France
1933-1934
Généralités
Sport Football
Organisateur(s) FFFA
Édition 2e
Lieu(x) Drapeau de la France France
Date du
au
Participants 14 clubs
Statut des participants Professionnel
Hiérarchie
Hiérarchie 1er échelon
Niveau inférieur 2e division 1933-1934

Palmarès
Tenant du titre Olympique lillois
Vainqueur FC Sète (1er titre)
Deuxième SC Fives
Troisième Olympique de Marseille
Relégué(s) OGC Nice, CA Paris
Meilleur(s) buteur(s) István Lukács (28)

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Le championnat de France de football 1933-1934 est la deuxième édition du championnat de France de football professionnel.

La première division, baptisée « Division nationale », voit son nombre de participants réduit de vingt à quatorze, réunis dans un groupe unique, tandis qu'une deuxième division, baptisée « Division interrégionale ».

Le FC Sète remporte la compétition et signe par la même occasion le premier doublé « coupe-championnat » de l'histoire du football professionnel en France.

Clubs participants

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Les sept premiers clubs de chaque groupe de l'édition précédente participent à cette deuxième saison. Ils sont réunis dans une poule unique où ils s'affrontent en matchs aller-retour.

Résumé de la saison

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Le championnat s'affirme et les clubs continuent d'investir pour faire venir en France de nombreux joueurs étrangers. Ils sont notamment treize Autrichiens, à l'image du gardien de but international Rudi Hiden au Racing, qui sera naturalisé et deviendra international français, mais aussi quinze Britanniques et sept Hongrois[1].

La saison est marquée par les catastrophiques résultats du FC Sochaux et du Racing, considérés comme deux des favoris, qui terminent aux deux dernières places non relégables, mais surtout par le grand suspense pour l'attribution du titre. Quatre clubs vont en effet se succéder en tête et terminer dans un intervalle de deux points : l'Olympique lillois, tenant du titre, son voisin le SC Fives, et deux clubs du sud, l'Olympique de Marseille et le FC Sète[2].

Le sprint final pour le titre réserve cependant une énorme surprise. Le quotidien L'Auto titre en effet en une, dès le  : « L'Olympique de Marseille est virtuel champion de France », car Sète, qui vient de disputer son dernier match, ne compte qu'un point d'avance et une différence de buts défavorable sur l'OM, à qui il reste trois matchs à jouer. Il suffit donc alors à Marseille d'un match nul lors de ces trois matchs en retard pour obtenir le titre. Tout le monde en convient : Marseille est « virtuellement » champion.

Les quinze sélectionnés français pour le premier match de Coupe du monde, dont les Sétois Llense et Gabrillargues.

Le FC Sète part en tournée en Afrique du Nord « monnayer » sa victoire en Coupe de France, face aux mêmes Marseillais, en pensant le titre perdu. La finale de la Coupe a cependant été heurtée et trois joueurs marseillais sont suspendus pour s'en être pris à l'arbitre : Alcazar, Di Lorto et Zermani[2]. Marseille s'incline dans la foulée face au CA Paris, pourtant dernier, puis sur le terrain de l'Olympique lillois, lors des deux premiers matchs en retard[2]. Le dernier match, décisif, a lieu le 20 mai, en match en retard de la 24e journée, face à l'Excelsior de Roubaix, qui s'impose 2-4 à l'Huveaune devant 10 000 spectateurs[3]. La légende dit que c'est à la terrasse du café « Roi de la bière » à Casablanca, au Maroc, que les joueurs sétois apprennent la nouvelle : Marseille a perdu ses trois matchs en retard et Sète est donc champion[4].

Quelques jours après la fin de saison débute en Italie la 2e Coupe du monde. La sélection française, comme pratiquement toutes ses concurrentes, ne compte que des joueurs évoluant au pays. Au moment d'affronter la redoutable Autriche au premier tour, en huitième de finale, quatre titulaires seulement évoluent en première division : Étienne Mattler (Sochaux), Edmond Delfour (RC Paris), Noël Liétaer (Excelsior) et Joseph Alcazar (Olympique de Marseille) — le seul ayant participé au sprint final pour le titre — contre sept venant de deuxième division (dont trois du Red Star et deux du FC Rouen). Les Français défendent vaillamment leurs chances mais s'inclinent après prolongation (3-2).

Compétition

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Tableau de résultats — mise à jour :
Résultats (▼dom., ►ext.) FCA ASC SCF OL OM SOM OGCN SCN CAP RCP SRUC EAC SET SOC
FC Antibes 4-1 0-7 3-1 1-3 3-3 3-2 4-2 3-1 1-0 1-1 2-1 3-0 3-1
AS Cannes 1-0 0-0 2-0 1-1 3-1 2-2 1-1 3-1 6-2 0-2 1-0 4-1 4-0
SC Fives 0-0 1-2 3-0 2-3 2-1 5-2 5-2 2-0 3-3 5-0 1-0 4-2 3-0
Olympique lillois 4-0 3-1 1-1 6-1 6-2 3-0 3-1 4-1 0-0 5-4 4-2 6-0 2-2
Olympique de Marseille 3-2 4-0 2-1 1-3 3-1 4-0 7-3 3-1 4-1 7-1 2-4 3-3 4-0
SO Montpellier 3-2 0-0 4-1 2-1 3-3 3-1 2-4 3-2 1-0 1-2 2-6 4-1 3-2
OGC Nice 1-1 3-1 0-0 3-2 0-3 1-1 1-2 5-2 2-0 4-2 3-3 1-4 2-1
SC Nîmes 5-0 4-1 3-4 3-3 0-2 2-0 5-2 5-1 3-1 5-3 3-0 0-2 7-1
CA Paris 1-3 5-1 0-1 0-3 3-1 1-4 6-1 7-0 1-4 3-6 3-6 2-3 4-6
RC Paris 5-2 5-1 1-0 1-0 0-1 3-0 4-3 1-1 4-1 2-3 3-3 1-1 0-2
Stade rennais UC 2-2 2-2 1-0 1-5 1-0 2-6 2-1 6-2 8-2 2-1 5-2 4-4 2-2
Excelsior AC Roubaix 2-3 3-1 1-1 2-0 4-3 3-2 3-1 1-0 3-2 3-6 4-2 3-3 2-1
FC Sète 4-2 4-0 2-2 1-0 1-0 1-1 4-0 8-2 6-2 2-1 3-1 4-2 3-1
FC Sochaux 6-4 3-3 1-3 3-5 4-1 0-0 3-1 6-3 2-3 3-2 6-2 1-2 3-2
  • Victoire à domicile
  • Match nul
  • Victoire à l'extérieur

Classement final

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Classement
Rang Équipe Pts J G N P Bp Bc GA
1 FC Sète C 34 26 14 6 6 69 52 1,327
2 SC Fives 33 26 13 7 6 57 31 1,839
3 Olympique de Marseille 33 26 15 3 8 69 46 1,5
4 Olympique lillois T 32 26 14 4 8 70 40 1,75
5 Excelsior AC Roubaix 30 26 13 4 9 65 59 1,102
6 Stade rennais UC 27 26 11 5 10 67 75 0,893
7 FC Antibes 27 26 11 5 10 52 60 0,867
8 SO Montpellier 26 26 10 6 10 53 55 0,964
9 SC Nîmes 25 26 11 3 12 68 72 0,944
10 AS Cannes 25 26 9 7 10 42 52 0,808
11 RC Paris 23 26 9 5 12 51 49 1,041
12 FC Sochaux 22 26 9 4 13 60 70 0,857
13 OGC Nice 17 26 6 5 15 42 69 0,609
14 CA Paris 10 26 5 0 21 55 90 0,611

Victoire à 2 points

Résultat
  • Champion de France 1933-1934
  • Vice-champion de France 1933-1934
  • 13e et 14e : relégation en Division Interrégionale
  • Abandon du professionnalisme en fin de saison
Abréviations

T : Tenant du titre
C : Vainqueur de la Coupe de France 1933-34

En cas d'égalité entre deux clubs, le premier critère de départage est la moyenne de buts.

Leader journée par journée

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Football Club de SèteOlympique de MarseilleOlympique lillois (football)Olympique de MarseilleOlympique lillois (football)Sporting Club fivoisOlympique de MarseilleOlympique lillois (football)Sporting Club fivoisFootball Club de SèteSporting Club fivoisFootball Club de SèteMontpellier Hérault Sport ClubSporting Club fivoisCercle athlétique de Paris

Promus et relégués

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Les instances décident de passer la première division de 14 à 16 clubs pour la saison suivante. Par conséquent, pour compenser la relégation des deux derniers lors de cette édition, quatre clubs de deuxième division sont promus.

Sont relégués en deuxième division : le CA Paris, dernier, et l'OGC Nice, qui abandonne finalement le professionnalisme au terme de la saison et repart en Division d'honneur[5].

Sont promus en première division : le Red Star Olympique et l'Olympique Alès, qui terminent en tête de leur groupe respectif, ainsi que le FC Mulhouse et le RC Strasbourg. Ces deux derniers ont fini seulement 3e et 4e du groupe Nord, mais ils remportent les barrages de montée organisés par la Fédération, devançant l'AS Saint-Étienne et le FC Rouen, qui a déclaré forfait en l'absence de ses internationaux partis à la Coupe du monde. Pour le Red Star et le FC Mulhouse, il s'agit d'un retour car ils avaient été relégués de première division à l'issue de la première saison.

Statistiques

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  • Meilleure attaque : Olympique lillois avec 70 buts marqués en 26 matchs
  • Meilleure défense : SC Fives avec 31 buts encaissés en 26 matchs
  • Plus mauvaise attaque : AS Cannes et OGC Nice avec 42 buts marqués
  • Plus mauvaise défense : CA Paris avec 90 buts encaissés.

Meilleurs buteurs

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István Lukács sous le maillot sétois en 1934.

L'avant-centre hongrois du FC Sète István Lukács, nommé « Étienne Lukacs » dans la presse, termine en tête du classement des buteurs avec 28 réalisations en 26 matchs - un ratio sensiblement supérieur aux deux meilleurs buteurs de la saison précédente.

Classement des meilleurs buteurs 1933-1934[6],[7]
Place Joueur Nationalité Club Buts
1er István Lukács Drapeau de la Hongrie Hongrie FC Sète 28
2e Walter Wollweiler Drapeau de l'Allemagne Allemagne Stade rennais UC 25
3e Roger Courtois Drapeau de la France France FC Sochaux 23
4e Vaclav Bara Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie SC Fives 19
- André Simonyi Drapeau de la France France Olympique lillois 19
- Joseph Alcazar Drapeau de la France France Olympique de Marseille 19
7e Karoly Kovacs Drapeau de la Hongrie Hongrie FC Antibes 17
8e Vilmos Kohut Drapeau de la Hongrie Hongrie Olympique de Marseille 16
9e Ernest Libérati Drapeau de la France France SC Fives 15
10e Arpad Belko Drapeau de la France France FC Antibes 14
- Jean Boyer Drapeau de la France France Olympique de Marseille 14
- Josef Silný Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie SC Nîmes 14
- Émile Veinante Drapeau de la France France RC Paris 14
14e Yvan Beck Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslavie / Drapeau de la France France FC Sète 13
- André Chauvel Drapeau de la France France Stade rennais UC 13
- Willy Delesse Drapeau de la France France RC Paris 13
- Walter Kaiser Drapeau de l'Allemagne Allemagne Stade rennais UC 13
- Norbert Van Caeneghem Drapeau de la France France Excelsior AC Roubaix 13
Les Sétois et leur surprenant gardien de but René Llense remportent en 1934 le doublé coupe-championnat.

Le FC Sète utilise seize joueurs seulement cette saison-là[8],[9].

Joueur Nationalité Poste Matchs joués Buts
René Llense Drapeau de la France France Gardien de but 26 0
Joseph Hillier, dit « Joe » Drapeau de l'Angleterre Angleterre Défenseur 26 0
Marcel Capelle Drapeau de la France France Défenseur 11 ou 12 0
Vincent Gasco Drapeau de l'Espagne Espagne / Drapeau de la France France Défenseur 7 0
Milorad Mitrović [10] Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslavie Défenseur 5 0
René Franquès Drapeau de la France France Défenseur 3 0
Márton Bukovi, dit « Marcel » Drapeau de la Hongrie Hongrie Demi 26 0
Yves Dupont Drapeau de la Hongrie Hongrie Demi 26 0
Louis Gabrillargues Drapeau de la France France Demi 25 3
Ali Benouna Drapeau de la France France (Algérie) Ailier 23 6
Jules Monsallier Drapeau de la France France Ailier 25 9
Fernand Sagnier Drapeau de la France France Ailier 3 0
Yvan Bek (cap.) Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslavie / Drapeau de la France France Inter 26 13 ou 14
Charles Cros, dit « Charlie » Drapeau de la France France Inter 20 8 ou 9
Marcel Miquel Drapeau de la France France Inter 6 0
István Lukács, dit « Étienne » Drapeau de la Hongrie Hongrie Avant centre 26 28

Entraîneur : René Dedieu

Notes et références

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  1. Eric Internet Archive, Le guide français et international du football, Paris : De Vecchi, (ISBN 978-2-7328-6790-8, lire en ligne)
  2. a b et c « Championnat de France 1933/1934 », sur om4ever.com (archivé sur Internet Archive)
  3. Le Petit Parisien, N°20901 du 21 mai 1934, p.4, sur gallica.bnf.fr.
  4. coll., 100 ans de football en France, Paris, Atlas, p.131-132.
  5. Gilles Gauthey, Le Football professionnel français, Paris, 1961, p.143.
  6. « Saison 1933/1934 Ligue 1, Coupe de France, Classement, Résultats », sur www.pari-et-gagne.com (consulté le )
  7. « Division 1 1933/1934 : Résultats, classements et toutes les statistiques », sur www.footballdatabase.eu (consulté le )
  8. jonathan bre, « D1 1933/1934 : Le FC Sète ne s’y attendait pas », sur Le Ballon Dans Les Pieds, (consulté le )
  9. « FC Sète 1933-1934 », sur footballdatabase.eu
  10. « Mitrovitch » dans la presse de l'époque