Le , une loi promulguée par le Président Deschanel autorise la création d’un régiment de cavalerie étrangère, d’un régiment d’artillerie étrangère et d’un bataillon de génie étranger. Le décret du officialise la création du 1er REC.
Dès , à Saïda (Algérie)[1], le sous-lieutenant Antraygues est le premier officier de la Légion désigné pour servir au 1er Escadron. Le , à Sousse en Tunisie, le colonel Perret est désigné pour prendre le commandement de la formation qui monte en puissance. Elle est déjà constituée d'un état-major, d'un escadron hors rang et de deux escadrons, deux autres escadrons sont en cours de création. L'unité prend son nom de 1er Régiment étranger de cavalerie par le décret 6330-1/11 du .
À cette époque la Légion étrangère n'est constituée que de régiments d'infanterie et l'idée de créer une autre spécialité est loin de faire l'unanimité. Néanmoins, la Légion compte parmi ses effectifs de nombreux Russes issus des Armées blanches défaites par les Armées rouges. Forts de l'expérience de la cavalerie légère tsariste, ils permettent à la Légion de rapidement s'imposer dans la cavalerie. Les différents régiments d'infanterie reçoivent donc l'ordre d'envoyer leurs légionnaires anciens cavaliers pour créer l'ossature de cette nouvelle unité. C'est ainsi que le régiment se compose de nombreux soldats de l'ex-armée tsariste, mais aussi des armées hongroises de l'ancien empereur Charles Ier d'Autriche.
Créé en 1921, le 1er REC n'a connu ni dissolution, ni changement de nom, ni discontinuité physique ou dans son commandement. Depuis 2014, le régiment est installé au camp de Carpiagne à Marseille.
Depuis un siècle, le 1er REC a du faire preuve d'une grande capacité d'adaptation : il sert tour à tour à cheval en Syrie et au Maroc, puis sur automitrailleuses White-Laffly.
Dès 1925, il est engagé simultanément en Syrie et au Maroc. Il crée sa réputation sur ces deux théâtres d'opérations, notamment au Levant lors des batailles de Messifre et de Rachaya, où le 4eescadron obtient la fourragère des TOE (théâtres d'opérations extérieurs).
Voiture blindée Berliet VUDB du 5e escadron en 1935.
De 1927 à 1934, le 1er REC concentre ses efforts sur le Maroc où il détruit des bandes rebelles puis assure la sécurité des pistes sahariennes en plein développement.
En 1940, des éléments du 1er REC interviennent en France au sein du 97e groupe de reconnaissance de division d'infanterie (GRDI 97). Engagés dès le sur la Somme, ils y combattent jusqu'à l'armistice. Une citation à l'ordre de l'armée consacre l'héroïsme de ces légionnaires.
En 1946, le 1er REC embarque pour l'Indochine. Ses escadrons et ceux des deux groupements autonomes qui servent l'étendard du régiment participent pendant neuf ans aux combats de la Cochinchine au Tonkin. On fait référence à lui, lors de cette période, sous l'appellation de "Grand REC" car il compte en 1954 près de 3 600 hommes répartis en 18 escadrons.
Durant cette période, le régiment connait un fait d'arme héroïque : le sauvetage du capitaine Hervé de Blignières[2], blessé au combat, par l'adjudant Roger Degueldre, seul, dans des conditions extrêmement périlleuses. Cela vaut à Degueldre, déjà médaillé militaire, d'être fait chevalier de la Légion d'honneur. Les deux hommes se retrouveront durant le Putsch d'Alger du 21 avril 1961 puis dans l'OAS, Blignières commandant l'organisation en métropole et Degueldre le Bureau Action et les commandos Delta.
Trois nouvelles citations et la fourragère des TOE viennent enrichir la cravate de l'étendard. De leur côté, les deux groupements autonomes ont mérité six citations.
En 1954, le régiment retrouve la terre africaine et intervient dans la guerre d'Algérie pendant huit ans. Lors du Putsch d'Alger, le 1er REC est l'un des régiments qui se met sous l'autorité du général Challe, chef de la tentative de renversement du régime.
Le régiment rejoint la France pour s'installer à Orange en 1967.
Le régiment est rattaché à la 14e division d'infanterie (14e DI) le . En 1978 et 1979, il participe à l'opération Tacaud au Tchad où il est cité à l'ordre de l'armée. Les escadrons sont ensuite engagés plusieurs fois en mission de courte durée en République centrafricaine, à Bouar notamment.
28 ans après l'opération Tacaud, le régiment est de nouveau engagé au Tchad, dans le cadre de l'opération Épervier, en 2007, et 2011-2012 (Etat-major et 1er ESC).
Le régiment est engagé au Mali dans le cadre de l'opération Serval en (1er et 4e ESC), puis de l'opération Barkhane en 2014 (5e ESC), 2015 (2e ESC) et 2017 (1er ESC).
Au début 2020, une partie du régiment est engagé au Sahel. Les escadrons forment le groupement tactique désert (GTD) Centurion qui, au côté des GTD Dragon (2e REI) et Altor (2e REP) participe à l'opération Monclar[réf. souhaitée].
Protection du territoire national - opération Sentinelle
Avec les attentats de et le déclenchement de l'opération Sentinelle, le régiment est engagé pleinement dans cette mission de protection du territoire national, en filigrane de sa préparation opérationnelle et de ses déploiements en OPEX.
Maintien de la paix au Sud Liban - Opération DAMAN XXX
De mars à , l'état-major, l'ECL et le 5e Escadron du 1er REC sont projetés au Sud Liban, dans le cadre de l'opération DAMAN XXX au sein de la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL). Il s'agit du premier mandat sous commandement "Légion" de cette opération débutée en 2006.
Djibouti : de 1967 à 2011, le 1er REC fournit la majeure partie des éléments constituant l'escadron de reconnaissance de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, stationné à Oueah. Depuis le départ de la 13e DBLE, le régiment effectue régulièrement des missions de courte durée au sein du 5e Régiment interarmes d'outre-mer : 3e ESC en 2016, 2e ESC en 2017.
Gabon : des pelotons sont engagés dans les forces prépositionnées en 2011-2012 (5e ESC) et 2013 (ECL), et le régiment fournit un détachement de liaison et d'assistance opérationnelle en 2016 (1er ESC).
Equipés d’engins blindés de reconnaissance et de combat JAGUAR (EBRC) et d'AMX 10 RC-R, ils sont l'arme de la reconnaissance offensive, du combat de rencontre qui prend et précise le contact. Leur principale plus-value réside dans leur capacité à délivrer en tout temps des feux puissants, rapides et très précis par l'intermédiaire de tirs directs sous blindage.
L'escadron de reconnaissance et intervention (ERI)
Equipés de VBL, ce sont des unités centrées sur l'acquisition du renseignement tactique et l'action anti-char. L'acquisition du renseignement est la raison d'être principale de l'ERI qui est sensibilisé à la recherche humaine élémentaire grâce à ses atouts: souplesse, discrétion, autonomie et faible empreinte logistique.
Organisation du 1er régiment étranger de cavalerie. ORBAT
Le 1er régiment étranger de cavalerie est articulé en 6 escadrons (900 hommes) auxquels s'ajoute un escadron de réserve (100 hommes)[3] :
l'escadron de commandement et de logistique (ECL) assure le soutien nécessaire au bon fonctionnement du régiment. Que ce soit au quartier, en exercice ou en mission, il fournit l'autonomie logistique ainsi que les moyens de vivre, de se déplacer et de combattre aux légionnaires ;
trois escadrons blindés (1er, 2e, et 3e) composés de quatre pelotons blindés chacun. Ceux-ci sont équipés d’EBRC JAGUAR et d'AMX 10 RC-R, engin blindé roues canon à la fois mobile et puissant, doté d'un canon de 105 mm.
Deux escadrons de reconnaissance et d'intervention (4e et 5e) composés chacun de quatre pelotons de reconnaissance et d'intervention. Ceux-ci sont équipés de VBL et peuvent s'articuler en format léger, éclairage, reconnaissance ou anti-char ;
l'escadron de réserve (ER), qui participe à toutes les activités opérationnelles du régiment.
AMX-10 RC : engin blindé amphibie à six roues doté d'un canon de 105 mm, nécessite un équipage de quatre hommes (chef de char, pilote, chargeur et tireur) ;
AMX 10 RC équipant le 1er REC en avril 2022
VBL : véhicule blindé léger amphibie permettant le transport de 3 à 4 hommes sous blindage, avec possibilité d'installer de l'armement en superstructure (mitrailleuse de 12,7 mm et/ou missile Milan) ;
Panhard VBL équipant le 1er REC en 2024
VAB : véhicule blindé amphibie qui est utilisé en tant que transport de troupe, véhicule sanitaire ou encore comme PC transmission.
VAB équipant le 1er REC en 2024
Jaguar équipant le 1er REC en 2023EBRC Jaguar : engin blindé à six roues armé d'un canon de 40 mm, de missiles anti-char, d'une mitrailleuse de 12,7 mm et servi par un équipage de 3 membres. Le 1er juin 2022, le 1er REC communique sur la formation en cours de ses équipages par les instructeurs du 1er RCA. Le régiment sera le premier à voir ses AMX-10 RC remplacés par ce nouvel engin blindé[4].
VBMR Griffon : Engin blindé multi-rôle à 6 roues, servant principalement en remplacement des VAB.
Le 1er REC, fort de sa double spécificité, respecte à la fois les traditions de la Légion et celles de la cavalerie.
: fête de Saint-Georges, saint patron de la Cavalerie
: cérémonie de commémoration de Camerone (combat du au Mexique)
Son personnel porte les insignes de grades argentés, aux couleurs des armes à cheval dites "armes blanches", ainsi que la grenade argent à sept flammes de la Légion étrangère.
En 1936, sous l'impulsion du capitaine Robert et sur ordre du lieutenant-colonel Berger, un projet d'insigne est mis en œuvre au sein du régiment. C'est celui du maréchal des logis Allnikine du 2e escadron qui est retenu, puis envoyé le auprès de la maison Arthus-Bertrand à Paris. Depuis, l'insigne du 1er REC n'a jamais cessé d'être porté sans aucune modification.
De la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs de la croix de guerre 1939-1945, puis de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre des TOE[9].
La Croix de la Valeur militaire avec une palme (attribuée le pour l'opération Tacaud au Tchad en 1978) et une étoile d'argent (pour l'opération Serval au Mali en 2013).
L'escadron fut cité pendant la campagne du Levant (1925) pendant les combats de Messifré et Rachaya. Ce second combat lui valut une citation à l'ordre de l'Armée du Levant ainsi que la Croix de guerre des TOE avec 2 palmes, et la médaille de 1re classe du Mérite libanais. C'est à ce titre que le personnel servant dans cet escadron porte ses fourragères de manière inversée par rapport à ceux des autres escadrons.
L'escadron a aussi été décoré le de la croix de la valeur militaire avec palme pour ses faits d'armes en Afghanistan[10].
↑Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, .
↑Édition Chronologique no 45 du . Le Ministère de la Défense instruction no 1515/DEF/EMA/OL/2 du 23 septembre 1983, modifiée, sur les filiations et l'héritage des traditions des unités; décision no 010318/DEF/CAB/SDBG/CPAG du portant création d'une commission des emblèmes. Art 1er. L'inscription "Koweït 1990-1991" est attribuée aux drapeaux et étendards des formations des armées énumérées ci-dessous. 2e REI, 1er REC, 6e REG, 3e RIMa, 1er RPIMa, 11e RAMa, 4e régiment de dragons, 1er régiment de spahis, 6e régiment de commandement et de soutien, 1er RHC, 3e RHC, puis les formations de l'Armée de l'air les 5e, 7e, 11e escadres de chasse, la 33e escadre de reconnaissance et les 61e et 64e escadre de transport. Le présent arrêté sera publié au Bulletin officiel des armées, Hervé Morin.
↑Par analogie avec les dispositions intervenues à l'occasion des hostilités qui se sont déroulées entre 1914 et 1918, il est décidé, en , de commémorer par une fourragère les actions d'éclat ayant entrainé l'octroi d'au moins deux citations à l'ordre de l'armée aux régiments ou unités formant corps en opérations depuis le . Il ne s'agit pas à proprement parler d'une fourragère nouvelle. En effet la forme et les couleurs de la fourragère 1914-1918 (Il n'existe pas de fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1939-1945 actuellement, mais il y a eu une fourragère aux couleurs de cette dernière, mais qui a été abandonnée au début des années 1950, car elle apportait une certaine confusion, alors pour simplifier, le système des olives a été mis en place) sont maintenues mais il est créé un système d'olives qui placées au-dessus du ferret permettent de différencier l'origine de ces deux fourragères.