Cioran, Eliade, Ionesco : Trois Roumains et le fascisme
Emil Cioran et Mircea Eliade furent des militants actifs du fascisme roumain. Eugène Ionesco, quant à lui, se mit brièvement au service du régime d'Antonescu. Un passé encombrant minutieusement occulté après la guerre. Et révélé aujourd'hui par une enquête décapante.
1949 : Précis de décomposition d'Emil Cioran ; 1954 : premier tome du Théâtre d'Eugène Ionesco, dont La Cantatrice chauve emplira chaque soir, jusqu'à nos jours, le théâtre de La Huchette ; 1963 : Aspects du mythe de Mircea Eliade . Trois dates, trois hommes, trois écrivains roumains devenus trois auteurs de langue française.
Trois destinées qu'Alexandra Laignel-Lavastine retrace dans un livre qui se révèle comme une décapante entreprise de démystification1. Non que l'auteur conteste le talent des trois hommes, mais parce qu'elle montre, chez chacun d'eux, le poids d'un passé diversement accablant.